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Quand le manque de transparence de l'ONF nous fait grincer les dents...

Nous suivons régulièrement les actualités et soutenons l’Office national des forêts  dans leurs actions, pour préserver ce service public dont l’avenir reste incertain.
 
Nous défendons les points de vue des gardes forestiers qui demandent davantage de gestion douce, une diminution des coupes rases, moins de pressions de production… mais bien souvent le manque de transparence de l’Office et certaines pratiques, nous font grincer les dents.
 
 

  • Entre 2003 et 2020, les prélèvements de bois dans la forêt de Verrières ont augmenté de +29%. L'office annonce une baisse de 5,5 millions de m3 depuis 1995 et - 20% en 10 ans dans les forêts domaniales d’Ile-de-France. Pourquoi la forêt de Verrières n'a t'elle pas profité de cette baisse d'exploitation ? Serait-elle une exception parmi d’autres ?
            ⮚Volumes prélevés 2003 >2011 = 16 530 m3
            ⮚ Volumes prélevés 2012 >2019 = 21 342 m3 = +29,1%
  • Les coupes de chênes sur des arbres de + en + jeunes (80 ans) et sains, pour répondre aux objectifs de production sont majoritairement valorisés en Bois énergie (66%) et en bois d’industrie (donc en pellets 20%), alors qu’ils sont encore de jeunes ados au regard de leur durée de vie, et ont un rôle actif notamment celui de piégeage du carbone et de réservoir de biodiversité. 
  • Le refus de communiquer les Annexes du plan de gestion : « les prévisions des récoltes, les parcelles et les cartes » sont manquantes. Il est indispensable que l’ONF communique ses documents de manière officielle.
 
Ces données techniques, relèvent d’informations relatives à l’environnement selon les codes de l’environnement, qui prévoient notamment que les documents d’aménagement des forêts sont, pour leur partie technique, communicables à toute personne qui en fait la demande (articles L. 212-2, L. 122-6, D. 212-1, D. 212-2 et D. 212-6 du code forestier). 
 
Le code de l’environnement précise « le droit de toute personne d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues, reçues ou établies par les autorités publiques ou pour leur compte » (articles L. 124-2 ; 124-3).
 
Une association qui se bat depuis plusieurs années, vient d’obtenir une décision favorable du Conseil d’État portant sur les annexes et sur le droit à l’information environnementale. L’ONF a été condamné à communiquer à l’association Mormal Forêt Agir les documents, ainsi qu’à 3 000€ de dépens. Une première qui servira de jurisprudence !
 
En l’espèce, l’ONF en sa qualité d’établissement public national à caractère industriel et commercial, est soumis à l’ensemble de ces obligations, et se doit donc de communiquer les informations environnementales qu’il détient.
 
  • Le renouvellement annuel de la forêt estimé à 2 400m3/an nous semble surestimé au regard du dérèglement climatique. Ce chiffre valable il y a 10 ans, vaut certainement moins aujourd’hui.

Les résultats 2022 de l’Inventaire forestier national de l’IGN révèlent depuis une décennie, une augmentation de 54% de la mortalité des arbres et un ralentissement de leur croissance, tandis que les prélèvements sont en augmentation.
Laurent TILLON, responsable biodiversité à l’ONF confirme qu’en forêt de Rambouillet, l’accroissement est d’à peine 2m3/ha par an depuis 20 ans, comparé à 4m3 avant cette période, c’est à dire 2 fois moins.

 


Car si, aujourd’hui, le bilan de la croissance de la forêt de Verrières se traduit par une hausse des prélèvements, de la mortalité des arbres ET d'une baisse de leur croissance, alors le renouvellement biologique ne serait-il pas en grande partie invalidé, dans le cadre d’une gestion durable ? 

En admettant que l'ONF estime réellement ce que peut produire la forêt, alors les conséquences seraient une baisse des prélèvements.

 

▶️ Sources :

 

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