Le bois énergie : une énergie enfumée


Initialement issu de sous-produits de bois de faible qualité (branchages, sciures, copeaux), le bois énergie connait un véritable engouement. La hausse des prix de l'énergie et les tensions mondiales, l'interdiction d'installer des chaudières au fioul et au gaz, cette ressource arrive à ses limites. 
Utilisé à échelle locale, en circuit court pour chauffer une crèche, un bâtiment communal, ce combustible alimente maintenant des méga chaufferies pour produire de l’énergie, de la chaleur, à une échelle industrielle. Des bois de qualité, venant de tout horizon sont maintenant utilisés pour être transformés en combustible. 
 
 
 

Le bois est renouvelable, mais pas sa combustion 
Classé comme une énergie "renouvelable", les conséquences de sa surexploitation dans nos forets françaises (et en Ile-de-France) n'ont pas été suffisamment prises en compte.
La pollution qu'il émet en brûlant et les conséquences induites sur la biodiversité en rasant des forêts peuvent s’avérer désastreuses.
Sa combustion libère du CO2, des microparticules, des dioxydes d’azote et d’autres polluants contribuant à la pollution atmosphérique, nocives pour la santé et l’environnement. 
Pour compenser les quantités de CO2 absorbées, il faut environ +80 ans à la forêt pour repousser 一 si elle y parvient avec les aléas climatiques.

 Les impacts sur la forêt sont multiples :

  • Une ressource en bois limitée
  • Une menace sur la pérennité de la forêt aux dépens du stockage du CO2
  • Une reconstitution de la forêt sur le long terme 
 
JC Marcus, président de l'Université Populaire de la Biosphère :
1- Si nos forêts Franciliennes devaient fournir l’énergie pour chauffer l’Ile-de-France, il leur faudrait plus que la surface métropolitaine à supposer que l’on respecte ne prélever que la « surpousse ».

2- Les chaufferies à bois Franciliennes importent l’essentiel de leur combustible des autres régions et d’autres pays.

3- Les biodéchets méthanisables des 12 millions d’habitants et de toutes les activités qui en produisent (dont agro-alimentaire et restauration collective) apporteraient plus de chaleur (et peu polluante puisque CH4 + 2O2 donne CO2 + 2 H2O) que toutes les forêts franciliennes abattues d’un seul coup.
 


 +2/3 du bois prélevés dans la forêt de Verrières sont valorisés en bois énergie

Les scieries disparaissent de plus en plus du paysage francilien, au bénéfice des chaufferies et méga chaufferies qui servent à alimenter par exemple l’aéroport Charles de Gaulle, ou des usines à biomasse pour le chauffage urbain (Massy brûle 22% de "bois de fin de vie"). 
D’un point de vue économique, le bois énergie est vendu à bas prix.
 
En 2021, le volume récolté par l’ONF s’élève à  2 500m3 :
•   66% de bois énergie (bûches, pellets) soit 1 650m3
•   20% de bois d’Industrie (trituration, copeaux, pellets) soit 510m3
•  14% de bois d’œuvre (grumes) soit 250m3
Le bilan de bois-bûches vendus aux particuliers, non comptabilisés, devraient nous parvenir. 
 
Nous avons demandé à l'ONF de nous communiquer, la valorisation des bois (énergie/industrie/œuvre) depuis 2003, pour connaitre l'évolution du bois énergie. Nous avons obtenu un refus "le droit d’accès ne contraint pas l’administration à élaborer de nouveaux documents pour répondre aux demandes". 
Pourquoi cet omerta ?
 
 

Valorisation des bois en Ile-de-France

En 2017, Valorisation en Ile-de-France en 2017 (ONF) :
Les chiffres sont une moyenne variable selon la forêt, sur l’ensemble des 50 forêts domaniales en Île-de-France. Il convient de s’interroger sur la notion de sous-produit.
 

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